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OSCAR WILDE 

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Le rossignol et la rose

Alors le rossignol se pressa plus étroitement contre les épines, et les épines touchèrent son cœur. Et la rose merveilleuse s’empourpra comme les roses du Bengale. 

Alors son chant lança un dernier éclat. La blanche lune l’entendit et elle oublia l’aurore et s’attarda dans le ciel.

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Le jeune roi

D’une sombre caverne, la Mort et l’Avarice observaient les travailleurs. Elles négociaient pour un seul grain de maïs.

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L'anniversaire de l'infante

Quand le petit nain apprit qu’il devait danser une seconde fois devant l’Infante, et sur son commandement exprès, il fut si fier, qu’il s’enfuit dans le jardin, ne cessant de baiser la rose blanche en une absurde extase de plaisir.

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Mais il n’était pas seul ici, le petit nain. Dans la demi-obscurité de la porte, à l’extrême bout de la chambre, il voyait une petite figure qui le regardait. Son cœur se prit à trembler, un cri de joie jaillit de ses lèvres, et il s’avança dans la lumière. Et comme il s’avançait la figure avança également : il la voyait en plein.

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Le Prince heureux

«Je suis couvert d'or fin, dit le Prince, il faut que tu l'enlèves feuille à feuille et que tu en fasses don à mes pauvres; les vivants s'imaginent toujours que l'or peut les rendre heureux.»  

Une à une, l’Hirondeau portait aux pauvres les feuilles d'or, et les visages des enfants en devenaient plus roses. Ils se mettaient à rire et à jouer en pleine rue. «Nous avons du pain maintenant!» s'écriaient-ils. 

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Puis vint la neige. Après la neige, vint le froid.

« Ce n’est pas pour l’Egypte que je pars », dit l’Hirondeau. « Je vais à la Maison de la Mort. La Mort est la soeur du Sommeil, n’est-ce pas ? »

Et il baisa le Prince Heureux sur les lèvres et tomba mort à ses pieds.

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